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Mise à l'herbe 2025 : c'est parti !

Dernière mise à jour : 5 mars

Le retour au pâturage : un moment attendu par les éleveurs


Depuis deux semaines, les mises à l’herbe ont commencé dans l’Est de la France et en Suisse. Pour les éleveurs, c’est un moment clé, presque un rituel annuel, qui marque le passage vers une nouvelle dynamique d’alimentation et de gestion des prairies. Cette année encore, la transition se fait dans le respect du calendrier habituel, bien que la météo ait réservé quelques surprises.


L’hiver a été relativement doux, ce qui a permis de préserver des stocks d’herbe conséquents. En montagne, cependant, ce couvert végétal peut ralentir le réchauffement du sol, nécessitant une intervention rapide dès que les conditions le permettent. La neige tombée récemment a retardé les sorties sur certaines zones d’altitude, mais les températures de cette semaine devraient permettre une mise à l’herbe progressive des troupeaux.


Au-delà du plaisir de voir les vaches gambader dans les prairies, cette mise à l’herbe précoce répond à une stratégie bien rodée. En sortant en moyenne un mois avant leurs voisins, les éleveurs visent une transition alimentaire en douceur et favorisent la stimulation des sols. Une herbe consommée tôt permet de relancer plus rapidement la production, maximisant ainsi le rendement annuel des prairies.


Cette année, le retour au pâturage est d’autant plus bienvenu que la qualité du fourrage conservé n’a pas permis d’atteindre des performances optimales durant l’hiver. L’herbe fraîche va non seulement améliorer la densité de la ration, mais aussi contribuer à un meilleur équilibre alimentaire pour les troupeaux.


Les premières images du terrain sont parlantes : des vaches enthousiastes retrouvant leurs pâtures et des prairies prêtes à être exploitées. Dans les semaines à venir, l’enjeu sera d’adapter la gestion des parcelles et d’assurer une transition alimentaire optimale pour tirer le meilleur parti de cette période cruciale.


Troupeau de montbéliarde à la mise à l'herbe


Les conditions de mise à l’herbe cette année : une gestion stratégique de la première rotation


Comme chaque année, la pousse de l’herbe reste hétérogène dans l’Est de la France et en Suisse. Les versants nord, moins exposés au soleil, accusent un léger retard, tandis que les zones mieux orientées offrent déjà une ressource exploitable. Grâce à un hiver relativement doux, les stocks d’herbe disponibles sont plus importants que les années précédentes. Cependant, ils ne permettent pas encore de couvrir pleinement les besoins alimentaires des troupeaux. La clé de cette période réside donc dans une gestion rigoureuse de la première rotation, essentielle pour assurer une seconde pousse de qualité et en quantité suffisante.


Priorité au végétal avant l’autonomie des troupeaux

Actuellement, l’herbe pâturée ne constitue qu’une partie de la ration. La complémentation à l’auge reste nécessaire pour assurer une transition alimentaire progressive et éviter tout déficit énergétique. L’objectif principal de cette première rotation n’est pas tant de maximiser l’ingestion par les animaux, mais plutôt d’optimiser la dynamique de repousse. Un pilotage précis permettra de bénéficier, dans quelques semaines, d’une herbe abondante et riche en valeur alimentaire.


Dans ces régions, les gelées tardives, voire quelques épisodes neigeux jusqu’en mai, sont des réalités bien connues. Une gestion rigoureuse de la transition alimentaire et du pâturage permet de minimiser l’impact de ces aléas climatiques et de maintenir un équilibre entre ingestion d’herbe, réduction des coûts alimentaires et performance du troupeau.


Des conditions plus sèches pour un démarrage plus serein

Comparée à l’an dernier, la saison débute sous de meilleures conditions. L’humidité moindre limite les risques de dégradation des prairies, offrant une mise à l’herbe plus sereine. La fertilisation des pâtures, élément clé pour soutenir la repousse, est programmée après le premier passage des vaches afin d’optimiser son efficacité sans pénaliser le démarrage des troupeaux au pâturage.


Des vaches bien adaptées et des chemins indispensables

Avec une météo favorable, les vaches s’adaptent bien à cette mise à l’herbe. Cependant, même si le début d’année est moins humide que l’an dernier, l’accès aux prairies reste un enjeu majeur. Les chemins jouent un rôle crucial pour permettre aux troupeaux d’atteindre les parcelles sans dégrader les sols. Un réseau de passages bien entretenu est un levier essentiel pour concilier pâturage précoce et préservation des surfaces.



Chemin de pâturage


Une tendance à l’avancement des mises à l’herbe

On observe une évolution nette depuis plusieurs années : les dates de mise à l’herbe avancent progressivement. En moyenne, les éleveurs gagnent près d’un mois sur le calendrier de pâturage par rapport à il y a cinq ou six ans. Cette tendance témoigne d’une adaptation des pratiques, où la précocité devient un atout pour optimiser la production fourragère annuelle et mieux gérer la transition alimentaire des troupeaux.


Les enjeux techniques d’une bonne mise à l’herbe


La réussite d’une mise à l’herbe ne repose pas uniquement sur le fait de sortir les vaches en pâture. Elle demande une gestion fine du pâturage, une transition alimentaire bien maîtrisée et une exploitation raisonnée des prairies pour optimiser le rendement annuel. Une première rotation bien conduite conditionne toute la saison de pâturage et impacte directement les performances économiques et zootechniques du troupeau.


Le choix des parcelles et la gestion du temps de rotation

Le choix des premières parcelles pâturées est souvent guidé par la proximité des bâtiments d’élevage. Ce n’est pas forcément une mauvaise stratégie, mais d’autres alternatives existent selon les objectifs de la rotation :

  • Déprimage des champs de fauche pour stimuler une repousse précoce et limiter les pertes de rendement.

  • Transition alimentaire plus ou moins rapide, en fonction des besoins du troupeau et de la météo.


Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le stade de l’herbe qui définit la réussite de la transition alimentaire, mais bien la gestion de la surface journalière offerte aux animaux. L’objectif est d’attribuer une surface permettant un temps de retour de 40 à 60 jours sur la même parcelle. La quantité d’herbe disponible par vache doit être progressive, en démarrant sur des faibles volumes pour anticiper un éventuel retour en ration bâtiment si les conditions climatiques venaient à se dégrader.


Une mise à l’herbe tardive représente un risque important pour le rendement annuel des prairies. Un déprimage tardif des champs de fauche entraîne des pertes de rendement conséquentes, limitant ainsi la capacité des prairies à produire efficacement sur l’ensemble de la saison.


Une transition alimentaire progressive et bien contrôlée

Lors des premiers jours de pâturage, la gestion de la ration est essentielle :

  • Le fourrage à l’auge est diminué à hauteur de l’herbe consommée, sans toucher dans un premier temps à la complémentation en concentrés.

  • La complémentation est réduite progressivement en fonction de l’évolution de la quantité et de la qualité de l’herbe pâturée.


La transition alimentaire de printemps est globalement plus simple à gérer que celle de l’automne. L’herbe de printemps a une densité énergétique et protéique plus élevée que les rations hivernales à base de foin. L’enjeu principal est donc d’assurer une continuité alimentaire et d’anticiper un éventuel retour au bâtiment en cas de météo défavorable.


Un élément clé de cette transition est le comportement des animaux. Les vaches doivent rapidement adopter un comportement de tondeuse, c’est-à-dire entrer calmement dans le paddock, baisser la tête et avancer tout en broutant de manière continue. Ce comportement garantit un pâturage efficace et une répartition homogène de la pression de pâturage sur la parcelle.


Des stratégies d’exploitation adaptées à chaque élevage

Le temps de présence sur chaque paddock doit être le plus court possible, avec un objectif de résiduel atteint en fin de passage. Différentes stratégies peuvent être mises en place selon la structure de chaque exploitation.



Piétinement sans impact sur le végétal
Piétinement sans impact sur le végetal


Des bénéfices multiples pour l’élevage et les prairies

Une mise à l’herbe bien maîtrisée présente de nombreux avantages :

Baisse du coût alimentaire, en réduisant les apports de fourrage conservé et de concentrés.

Amélioration du rendement annuel des prairies, grâce à une gestion efficace de la repousse.

Limitation des interventions mécaniques, moins de fauche et de re-semis nécessaires.

Meilleure gestion du pic de production de l’herbe, en évitant les excédents difficiles à pâturer en fin de printemps.

Réduction des problèmes de boiteries, grâce à une meilleure locomotion sur sol naturel plutôt que sur béton.


Un autre avantage majeur de la première rotation est qu’elle crée un décalage entre les paddocks, ce qui permet d’optimiser les repousses tout au long de la saison. Une prairie non pâturée démarre en moyenne 2 à 3 semaines plus tard qu’une prairie ayant déjà été pâturée. Les éleveurs constatent systématiquement qu’en fin de première rotation, les paddocks déjà pâturés sont plus hauts et de meilleure qualité que ceux qui ne l’ont pas encore été. Ce phénomène confirme tout l’intérêt d’une mise à l’herbe précoce pour maximiser à la fois le volume et la qualité du fourrage produit sur l’année.


Vers une saison de pâturage optimisée grâce à un accompagnement technique


La mise à l’herbe est bien plus qu’une simple transition saisonnière : c’est un levier stratégique pour optimiser la gestion du troupeau et maximiser le rendement des prairies. Comme nous l’avons vu, une bonne planification du pâturage permet d’assurer un équilibre entre performance animale, qualité de l’herbe et maîtrise des coûts alimentaires.




Mise à l'herbe de montagne



Les éleveurs gagnent chaque année en technicité, et cela se reflète dans les résultats obtenus : une meilleure valorisation des prairies, une transition alimentaire maîtrisée et une autonomie fourragère renforcée. Mais certains défis restent majeurs, notamment la gestion du piétinement, l’adaptation de la transition alimentaire et l’optimisation des rendements des prairies.


C’est pourquoi nous accompagnons les éleveurs tout au long de la saison, en les aidant à construire un plan de pâturage sur-mesure, adapté à leur structure et à leur environnement. Un bon pilotage dès la première rotation conditionne toute la dynamique de l’année.


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