Stress Thermique des vaches.
- L'équipe Agri'Pro
- 6 août 2024
- 4 min de lecture
Le stress thermique chez les vaches se produit lorsqu'elles ne parviennent pas à évacuer suffisamment la chaleur qu'elles génèrent, ce qui entraîne un inconfort et une diminution de la production de lait. Contrairement aux humains, les vaches commencent à ressentir ce stress à des températures supérieures à 20 °C. En période de forte chaleur, vous remarquerez peut-être que vos vaches respirent plus rapidement, mangent moins, boivent davantage et se déplacent plus lentement. La première mesure à prendre pour les protéger est de leur fournir de l'ombre et de l'eau en abondance. Des ajustements stratégiques dans leur gestion et leur routine d'alimentation peuvent également aider à atténuer le stress thermique.
Pourquoi les vaches sont-elles si sensibles à la chaleur ?
Le stress thermique survient lorsque les vaches accumulent plus de chaleur qu'elles ne peuvent en dissiper, entraînant un inconfort et une baisse de la production laitière. En Europe, toutes les régions connaissent des températures estivales suffisamment élevées pour causer du stress thermique chez les vaches.
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Comme pour les humains, les vaches ont une plage de température optimale dans laquelle elles se sentent bien et où leur système immunitaire fonctionne correctement. Pour une vache, cette plage se situe entre 4 et 20 °C, bien en dessous de celle des humains, qui est de 16 à 24 °C.
Cela s'explique par le fait que les vaches génèrent beaucoup d'énergie en digérant leur nourriture et en produisant du lait. Cette chaleur supplémentaire est utile en hiver, mais pose problème en été, lorsque les vaches absorbent également de la chaleur de leur environnement, rendant plus difficile le maintien d'une température corporelle idéale.
Les vaches évacuent l'excès de chaleur par évaporation, en respirant plus vite et en transpirant davantage, bien que leur capacité à transpirer soit limitée. Si cela ne suffit pas, elles réduisent leur consommation de nourriture pour limiter la production de chaleur dans leur rumen, ce qui entraîne une baisse de la production de lait.
Une humidité élevée, un faible couvert nuageux et une mauvaise circulation de l'air augmentent le risque de stress thermique, car ils réduisent l'efficacité de l'évaporation, empêchant la vache de se refroidir par la transpiration et la respiration accélérée.
Comment reconnaître le stress thermique chez les vaches ?
Voici cinq signes à surveiller :
Respiration accélérée : surveillez leur rythme respiratoire.
Diminution de l’appétit : les vaches passent plus de temps debout mais mangent moins.
Consommation accrue d’eau et regroupement autour des abreuvoirs.
Déplacements plus lents vers et depuis l'étable.
Réduction de la production laitière.
Vérification du rythme respiratoire
Le premier signe de stress thermique est l'augmentation du rythme respiratoire. Observez plusieurs vaches lors d’un après-midi chaud, notamment les vaches noires très productives, qui sont les plus à risque. Si une vache respire plus de sept fois en dix secondes, cela indique un inconfort, ce qui signifie que le troupeau a besoin de refroidissement.
Minimiser le stress thermique
Pour protéger le confort des vaches et minimiser l’impact sur la productivité, considérez ces actions :
Fournir de l'ombre : Les vaches cherchent activement l'ombre par temps chaud, car cela les maintient environ 2 degrés plus fraîches que le plein soleil. Utilisez des enclos ombragés durant les périodes de forte chaleur, en veillant à ce que chaque vache dispose d’au moins 5 m² d’ombre. Installez des structures d’ombrage au niveau du hangar et des installations extérieures. Vous pouvez également envisager de planter des arbres le long des bords nord et ouest des pâturages pour fournir de l’ombre naturelle.
Refroidissement à l'eau : Les arroseurs peuvent rafraîchir les vaches par évaporation pendant 2 à 6 heures après les avoir mouillées. Arrosez la cour de la laiterie avant l’arrivée des vaches pour refroidir le béton. Assurez-vous que toutes les vaches sont mouillées dans les 10 premières minutes après leur arrivée. Pour économiser l'eau, vous pouvez utiliser un cycle d’arrosage intermittent. Veillez à ce que l'eau forme de grosses gouttes pour bien pénétrer le pelage des vaches. Des ventilateurs ou un espace supplémentaire peuvent améliorer la circulation de l'air et refroidir plus rapidement les vaches.
Eau potable : En été, les vaches en lactation ont besoin de plus de 100 litres d'eau par jour et boivent plusieurs fois par jour. Vérifiez les abreuvoirs après la traite pour vous assurer qu’ils fournissent suffisamment d’eau. Les conduites d’eau doivent avoir un diamètre de 75 mm et une pression suffisante pour fournir 20 litres par vache et par heure. Nettoyez régulièrement les abreuvoirs pour maintenir la propreté de l’eau, ce qui encouragera les vaches à boire davantage. Installez des abreuvoirs supplémentaires le long des pistes et dans la cour de la laiterie.
Traite : Les vaches qui doivent se rendre à la traite et rester debout dans des cours non ombragées sont plus sujettes au stress thermique. Réduisez la distance et la vitesse de marche vers la laiterie et envisagez de traire plus tôt le matin ou plus tard dans l’après-midi pour minimiser l'exposition à la chaleur. Vous pouvez également envisager de passer à une traite quotidienne.
Alimentation : La production de chaleur maximale dans le rumen se produit environ trois heures après l’alimentation. Bien que les ajustements alimentaires aient un impact limité par rapport à l’ombrage et au refroidissement, certains changements peuvent aider à maintenir vos vaches au frais. Augmentez la densité énergétique et nutritionnelle des aliments pour compenser la baisse d’appétit. Donnez une plus grande partie de la ration quotidienne tôt le matin ou en soirée, lorsque les températures sont plus fraîches. Offrez également des suppléments en potassium, sodium et magnésium pour compenser les pertes liées à la chaleur.

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