GESTION DES INSECTES VECTEURS DE MALADIES :
- Thomas MAUGER
- 31 juil.
- 13 min de lecture
Gérer les insectes comme les mouches et les culicoïdes est devenu, avec l’apparition des maladies émergentes, une préoccupation majeure en élevage.
Les mouches peuvent provoquer des kératites à partir du printemps, des mammites qu’on qualifie d’été, et parfois des myases avec leurs asticots. Mais les mouches piqueuses sont aussi vectrices de la Dermatose Nodulaire Contagieuse.
Les moucherons, de la famille des culicoïdes, sont eux, les vecteurs principaux de la FCO et de la MHE.
Or lutter contre les mouches n’est pas efficace contre les culicoïdes. Les différents insecticides n’agissent pas plus de 4 jours sur les moucherons. On ne peut donc pas asperger les vaches tous les 4 jours de produits à effet 6 à 8 semaines et avec en plus des effets importants sur la faune coprophage.De plus, certaines mouches deviennent résistantes à ces insecticides.
Il va donc falloir repenser la lutte contre les insectes. On parle aujourd’hui de lutte intégrée avec des actions physiques, des actions plus naturelles et la gestion de l’environnement dans lequel ces insectes se développent.
Quelques notions de biologie pour comprendre le cycle de ces insectes et d’où ils viennent, les maladies qu’ils peuvent apporter et les moyens actuels de lutte et de prévention.Passage en revue.
CYCLE ET BIOLOGIE :
Les mouches :
Dans les exploitations, on peut rencontrer 2 types de mouches :
-Les mouches piqueuses (Taons, Stomoxyines et Haematobia ou mouche des cornes) qui en plus de stresser le bétail et de leur infliger des piqûres douloureuses – pour se nourrir de sang- peuvent transmettre des agents infections comme la Dermatose Nodulaire Contagieuse, mais également l’Anaplasmose, la Besnoistiose entre autres. La transmission des maladies se fait lorsque ces mouches sont dérangées dans leur repas : leur morsure douloureuse fait réagir l’animal ( coup de queue ou de langue, tressaillements de la peau) et la mouche, les pièces buccales pleines de sang, va tenter de se nourrir sur un autre animal. Si l’animal sur lequel elle prenait son repas était porteur du virus, elle le transporte alors jusqu’à un autre animal du troupeau. Le repas d’une mouche piqueuse se fait en moins de 5 minutes et le virus peut survivre sur ses pièces buccales jusqu’à 120 minutes. Ce qui peut faire un certain nombre de transmission durant ce laps de temps …
-Les mouches non piqueuses (Mouche domestique, mouche d’automne et mouche de la tête) qualifiées de suceuses car elles se nourrissent de sécrétions (larmes, jetage, suintement de plaies, mais aussi végétaux en décomposition, lisier, cadavres). Elles stressent également les animaux par le harcèlement visuel et sonore (moins que le vrombissement des taons qui peut vraiment effrayer les bovins) mais transmettent via leurs pattes des bactéries responsables de la kératite ( Moraxella Bovis associée à des Mycoplasmes et des Chlamydias) ou de mammites d’été ( Trueperella, Streptococcus ou Peptostreptococcus) . Leurs asticots peuvent aussi provoquer ce que l’on appelle des myases sur les plaies ou sur les veaux en diarrhée.
Ces 2 types de mouches cohabitent parfaitement sur l’exploitation.
On parle de mouches domestiques pour les mouches non piqueuses ( Musca Domestica et Automnalis, Hydrotea irritans), les Stomoxyines (Stomoxes Calcitrans) et les mouches des cornes (Haematobia irritans) car elles font tout leur cycle sur la ferme et s’en éloignent rarement, étant donné qu’elles trouvent tout ce qui leur faut sur place : nourriture, gîtes de ponte et biotope pour les larves.
Les taons sont considérés comme des mouches sauvages car les femelles ne viennent sur les animaux que pour se nourrir et retournent ensuite pondre dans des gîtes de ponte proche d’un point d’eau ou en lisière de bois. Ces grosses mouches reconnaissables au son sont capables de faire jusque 5 km pour trouver leur repas.
Chez les mouches piqueuses ou suceuses, le cycle de reproduction dure environ 3 semaines à 22/25°C mais peut durer 12 semaines si le temps est plus froid. Bien qu’aujourd’hui avec les hivers doux, on sait que les larves de ces mouches continuent leur développement durant l’hiver dans les bâtiments, les ensilages et le fumier.
La mouche des cornes (Haemotabia Irritans) a un cycle plus rapide de 10 à 15 jours.
Les taons quant à eux ont un cycle à part. Dans les conditions optimales 20/30°C le cycle complet se fait en 3 mois. Mais les larves, qui sont des prédateurs de vers ou d’autres larves de mouches, peuvent survivre jusque 3 ans sans se nourrir et ressurgir quand les conditions sont optimales.
La période d’activité sur les animaux s’étend sur quasi toute la journée : Le matin et fin d’après-midi pour les mouches, les heures les plus chaudes pour les taons.
Les Culicoïdes :
Les Culicoïdes sont des petits moucherons d’à peine 3 mm, à peine visibles à l’œil nu, sauf quand ils sont en nuées le soir.
Comme les mouches piqueuses, il ne pique pas véritablement mais scarifie la peau pour faire saigner l’animal et se nourrir de sang.
L’activité des Culicoïdes se passe surtout dès l’aube et au crépuscule. Ils n’aiment pas le soleil et le vent.
Ces insectes commencent leur activité de printemps quand la température atteint les 12 °.
Les températures idéales pour la reproduction se situe autour de 20°C (Culicoïdes) .
Les femelles pondent 30 à 50 œufs.
Le cycle de développement de l’œuf à l’adulte va de 2 à 4 semaines Culicoïdes.
Comme les mouches, les Culicoïdes se reproduisent dans les endroits humides : bords de mares mais aussi bord des fumiers, végétaux en décomposition, flaques d’eau souillées.
Mais bien que les recommandations préconisent de rentrer les animaux, les Culicoïdes sont aussi présents dans les bâtiments et peuvent tout à fait s’y reproduire. On pense d’ailleurs que les populations survivent à l’hiver en restant dans les bâtiments. Mais de nos jours, les températures hivernales ne sont plus assez froides pour les éliminer l’hiver., certains doivent donc survivre dehors, comme les larves de mouches, dans les fumiers et autres gîtes de reproduction.
Dissémination
La biologie et les cycles de ces insectes permettent de comprendre comment la transmission se fait dans l’exploitation.
Pour le passage entre exploitation, ces vecteurs qui ont besoin de sang pour se reproduire peuvent parcourir de 2 (Culicoïdes) à 5 km par jour pour trouver leur repas.
Etant très légers, ils ont transporté beaucoup plus loin lorsque le vent est présent. On estime que les Culicoïdes peuvent être emportés à plus de 200 km du point initial. C’est via le vent que des insectes porteurs auraient pu traverser une partie de la Méditerranée et arriver jusqu’en Italie voir en Corse.
Mais le facteur de dissémination le plus important et le plus rapide reste les échanges commerciaux – légaux ou non – à travers le monde. Cela a permis à ces maladies d’origine africaines de gagner quasi tous les continents en très peu de temps. Soit par le transport des vecteurs, soit par l’introduction d’animaux malades ou porteurs sains. Et la nature sachant parfaitement s’adapter, les virus s’adaptent rapidement aux insectes transmetteurs locaux qui sont, il est vrai, de la même famille.
VECTEURS DE PLUSIEURS PATHOLOGIES
Les pathologies les plus bénignes si l’ont peu les qualifier ainsi, sont celles transmises par les mouches suceuses de type mouches dites domestiques,d’automne ( Musca domestica et automnalis) et de la tête ( Hydrotaea irritans). : la kérato conjonctivite et les mammites d’été. Avec les mouches piqueuses et les moucherons Culicoïdes, on a vu depuis quelques années, l’apparition de maladies dites émergentes : Besnoistiose, Fièvre Catarrhale Ovine (FCO), Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) et très récemment Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). Toutes les descriptions de ces maladies transmises via ces insectes sont disponibles en fiche technique à télécharger en suivant ce lien :
MOYENS DE PREVENTION
On l’a vu sur les fiches techniques, les maladies virales sont difficilement soignables avec les moyens actuels. Les maladies bactériennes – kératites et mammites- sont normalement sensibles aux antibiotiques prescrits par votre vétérinaire.
Mais la prévention des insectes reste la première stratégie. Elle peut paraître complexe, parfois futile et peu efficace car on ne va pas éloigner 100% des vecteurs. Mais elle permet quand même de réduire la pression sur les animaux. Quelques pistes ci-dessous.
La complémentation oligo éléments et vitamines :
Comme dit plus haut, cette complémentation peut paraître futile vis à vis des mouches et moucherons. Il n’en est rien. En plus d’avoir une action sur l’immunité, les oligo éléments et les vitamines ont aussi une action protectrice sur la peau, les muqueuses et le canal du trayon.
On sait aujourd’hui qu’une carence en Vitamine A favorise les kératites, mais également les conjonctivites, les problèmes de reproduction. La vitamine E, le Sélénium réduisent le risque de mammites mais sont très importants dans le fonctionnement du système immunitaire. L’iode intervient également dans quasi tous les systèmes de défenses. Le Cuivre et le Zinc sont indispensables pour les défenses de la peau et des muqueuses, mais aussi par leur action au sein du système immunitaire. La carence en Zinc peut favoriser les mammites par un déficit de kératinisation du canal du trayon. Le Cobalt, le Manganèse et la Vitamine D3 agissent également pour le bon fonctionnement du système immunitaire.
Les oligo éléments et les vitamines n’auront donc pas d’action directe sur les vecteurs, mais des animaux avec un statut au top se défendront mieux, mobiliseront plus vite leurs défenses immunitaires et se rétabliront plus rapidement lors de passage virale, bactérien et cicatriseront plus vite.
On peut faire un bilan sanguin (sur minimum 10 animaux) pour connaître le statut du troupeau et adapter la complémentation.
Celle-ci peut se faire par bolus, par une complémentation à l’auge, ou par l’abreuvement. Il faut juste que cette complémentation soit adaptée et couvre la période à risques, c’est-à-dire du printemps à l’automne.
Les répulsifs insecticides ou insectifuges :
Les insecticides répulsifs mouches sont connus – delthamethrine, phoxime. Leur rémanence sur la peau des animaux est estimée selon les laboratoires fabricants à environ 4 à 6 semaines.
Ils n’ont pas contre que peu d’effet sur les culicoïdes : effet mortel de 40% les 4 premiers jours puis baisse d’effet avec nullité à 10 jours.
Que ce soit pour les mouches ou les culicoïdes, ces Pour On d’insecticides sont préconisés en application sur la ligne du dos. Mais les mouches piqueuses piquent souvent sur le ventre ou sur les pattes – concentration du produit à ces endroits ?? – et à part la mouche des cornes (Haematobia), ne restent pas sur les vaches après leur repas. Le contact avec l’insecticide est donc souvent trop court pour être mortel. Et si le produit reste 4 à 6 semaines sur la peau, sa véritable efficacité sur les mouches ne serait que de 10/15 jours.
Pour les yeux, idem, l’application sur le dos protège peu contre les kératites. Il faut appliquer du produit sur le chanfrein et/ou le chignon pour avoir un réel effet répulsif au niveau de la tête et limiter les kerato conjonctivites.

Il faut savoir également que, même s’ils sont administrés sur le dos, ces produits se retrouvent dans les bouses et ont un effet sur l’entomofaune coprophage pouvant aller jusqu’à 15 jours. Pas top pour la prairie… Néanmoins, ce sont les seuls produits insecticides autorisés sur les bovins, qui plus est sans délai lait pour l’utilisation mouches.
Les alternatives insectifuges sont nombreuses : Huiles essentielles, Huile de Neem, Hydrolat de plantes, Pyrèthres. Mais toutes ont un souci majeur : la rémanence … De quelques heures à 3 voire 4 jours pas plus et selon les conditions météos. La pluie mais aussi la transpiration limite leur effet. Un excipient à base d’huile peut augmenter la rémanence mais avoir aussi un effet répulsif « mécanique » : les mouches n’aiment pas se poser sur un support huileux. Il faut donc « pulvériser » régulièrement les animaux avec une solution huile végétale + Huile Essentielle ou huile de Neem ou les faire passer quotidiennement sous le rideau applicateur de répulsif.

L’utilisation de l’aïl, en bassine ou dans la ration est souvent controversée. Et avec parfois des retours décevants. Mais, pour ma part, les retours terrains sont bons si les seaux, pierres ou bassines sont mises à disposition suffisamment tôt dans la saison – dès la sortie à l’herbe en fait, si elles sont assez chargées en aïl – minimum 4% de la composition, et s’il y a assez de bassines à disposition pour le nombre d’animaux – 1 bassine de 10 kg pour 10 vaches adultes. Sur un troupeau, cela peut faire un paquet de seaux à changer tous les jours en paddock 1 journée !
Petit avantage des seaux, on peut les fabriquer soit même pour réduire le coût, mais il faut alors s’y prendre à l’avance – les plus prévoyants les fabriquent en Septembre/Octobre pour le printemps suivant, et il faut investir dans une bétonneuse, ou avoir un très bon coup de pelle !
Et comme dit plus haut, même si certains vendeurs de pierre à l’aïl en font un argument, l’aïl n’a aucun effet répulsif sur les culicoïdes.
Les pièges à mouches et taons :
Les pièges à mouches de type Appibuster (BESTICO) ou autres sont également à ne pas négliger. Bien qu’ils soient plus adaptés au bâtiment qu’en extérieur, puisqu’ils doivent être mis à environ 1m à 1m50 de hauteur.

Comme les bassines, il fut les mettre tôt en saison, et renouveler l’appât au moins 2 si ce n’est 3 fois dans la saison. Le coût total 1 seau et son appât et 3 recharges reviennent à peu près à 140 € HT (transport compris). Pour une bonne efficacité, prévoir au moins 3 à 4 seaux pour un bâtiment de 300 m2. Soit 560 € HT sur la saison. On peut également disposer les pièges sur les chemins de retour à la salle de traite. Les vaches bougent et les mouches volent autour, elles seront attirées par l’appât des pièges à proximité.
Ces pièges à mouches n’attirent pas les taons. Pour cela il faut leur ajouter des pièges à Taons (beaucoup utilisés pour les chevaux) mais qui marchent également pour les mouches piqueuses. Le piège type NZI visuel semble assez efficace sur les 2 espèces et avec un peu de dextérité, on les fabriquer soit- même.

Son rayon d’action est d’environ 20 m de diamètre. Ils réduiraient les attaques et piqûres de 50 à 80%. Il faut les placer entre les zones de passage de Taons – lisière de bois, bord de mares, tas de fumier pour les mouches- mais à l’abri du vent car leur structure en toile les rend assez fragiles aux courants d’air.
Les bandes collantes :
Bien que peu sélective, les bandes collantes larges (30 cm) peuvent rendre un service assez important dans la réduction des mouches piqueuses. Il faut les placer à proximité des abreuvoirs en extérieur, mais elles peuvent aussi être mises en intérieur. Elles permettent de réduire les Stomoxes particulièrement car celles-ci, si elle se nourrissent sur la vache, elles n’y restent pas dès le repas pris. Elles vont se poser plus loin – murs, barrières, arbres – ou tout autre support qui leur permettra de digérer ce repas. Elles peuvent donc potentiellement être attirées par les bandes collantes jaunes, couleur attirante pour les mouches.

En extérieur, en plaçant les bandes collantes à proximité des abreuvoirs, les chances d’attraper les mouches sont plus grandes. Effectivement, quand les vaches vont boire, les une grande partie des mouches s’envolent et vont se poser plus loin, pour revenir ensuite sur la tête des animaux. Si les bandes collantes, posées sur un baril par exemple, sont tout près, ce sera le premier support qu’elles trouveront au plus près des animaux. Mais le retour sera plus compliqué !
La lutte biologique :
La lutte que l’on qualifie de biologique fait appelle à plusieurs insectes prédateurs des larves ou des pupes de mouches. Les plus connues sont les mini guêpes de type Muscidifurax et Spalangia. Mais ce ne sont pas les seules. Il existe aussi une mouche – Ophyra Anescens - prédatrice de mouche mais absolument inoffensive pour les animaux et les humains. Et dans cette lutte biologique, on utilise aussi de acariens qui se nourrissent des pupes des mouches et des moucherons, les Macrocheles.

Les acariens comme les mini guêpes sont prédateurs des œufs et des pupes de mouches et pour les acariens des moucherons. En les plaçant dans l’environnement des animaux, ils réduiront significativement la pression mouche et moucherons, en empêchant un grand nombre d’œufs et de pupes d’arriver à maturité. Si ces pupes arrivent à produire une larve, l’association avec Ophyra mouche prédatrice, limitera encore la possibilité pour cet asticot de se transformer en mouche.
Ces prédateurs de vecteurs peuvent être mis sur des supports divers : litière, aire paillée, caillebotis, fosse, fumière, lisier mais il faut éviter les zones qui sont piétinées. On les répartira donc plus dans les bas de mur, sous les mangeoires et abreuvoirs.
Et bien sûr éviter absolument tout traitement de l’environnement avec des produits insecticides, au risque de diminuer très fortement l’efficacité des lutteurs biologiques.
Comme pour les pièges, il faut démarrer tôt dans la saison mais aussi continuer tout au long de la saison : 2 fois par an pour les acariens, 3 fois à 15 jours pour les mouches prédatrices puis toutes les 6 semaines pendant la saison, et 1 lâcher par mois pour les miniguêpes.
Le budget pour tous ces auxiliaires peut vite être important sur une saison complète mais rapporter au nombre d’animaux et à la durée du programme (6 mois) on est sur des coûts avoisinants les 0.2 € par vache par jour.
Gestion du fumier et lieux humides :
Les différents articles conseillent de gérer correctement les fumiers et déchets de matière organique ainsi que les fuites d’eau : vraiment plus facile à dire qu’à faire car les préconisations sont certes, sensées, mais on passera beaucoup de temps à gérer ces endroits de reproduction pour peu d’effets. Quelques conseils quand même.
Ces mesures doivent être prises tôt dans la saison car les larves de Stomoxes et Culicoïdes se développent dès la sortie de l’hiver.
Il faut limiter le plus possible les zones humides avec de la matière organique – fumiers, restes d’aliments, lait, ensilage.
Pour les fumiers, lieu privilégié des Stomoxes et Culicoïdes le compostage qui fait monter la température au-dessus de 45°C peut inhiber le développement larvaire des mouches.
Le bâchage étanche (pas facile) n’aurait pas d’effet sur les Culicoïdes – car leurs gîtes de ponte sont trop diversifiés- mais pourrait réduire les Stomoxes.
Pour les mouches des cornes – Haematobia- elles préfèrent les bouses fraîches et la litière des animaux. Donc difficile de limiter la ponte.
Bien qu’une solution aide à limiter la prolifération des mouches en réduisant la putréfaction et l’attirance des mouches pour les litières, c’est l’utilisation des Micro Organismes Efficaces en pulvérisation sur les litières, même en présence d’animaux. Un passage hebdomadaire à raison de 200 ml de produit par UGB permet de réduire significativement les mouches dans le bâtiment.

L’ensilage devrait être correctement recouvert pour limiter l’accès aux mouches.
La paille doit être mise hors sol et au sec.
En hiver, les balles de foin en râteliers avec une partie de celui-ci qui tombe et s’accumule au sol peut devenir un gîte de reproduction au printemps suivant. Le bale Grazing, avec consommation du foin et déroulage de la botte pour une meilleure efficacité entraîne moins ce type de problème.
Toute fuite d’abreuvoir qui pourrait entraîner une accumulation d’eau, surtout mêlée de fumier ou autre matière organique, doit être réparé au plus vite.
Dernier point qui a son importance : les litières de sciure de bois ou de plaquettes de bois sont beaucoup moins propices au développement des mouches.
CONCLUSION
La lutte contre les mouches, qui n’était pas toujours une priorité, ou en tout cas souvent tardive, et pour des pathologies qui pouvaient être graves mais pas tant que la DNC prend une autre importance avec l’arrivée des maladies émergentes.
A celles-ci s’ajoute aujourd’hui les Culicoïdes qui n’étaient pas jusque l’année dernière une nuisance.
Mais, même si on serait tenté de le faire, les éliminer complètement relève de l’utopie – ce qu’on a essayé de faire avec les strongles – de part leur mode de reproduction, leur rapidité de développement, l’apparition de résistances aux insecticides et les effets non négligeables sur les autres insectes à prendre en compte aujourd’hui.
Il faut donc tenter de gérer en amont – le plus tôt possible – avec les pièges, les bandes collantes, les acariens ou mini guêpes, les bassines à l’aÏl, les répulsifs voire les insecticides et bien sûr l’immunité des animaux.
La recette n’est pas infaillible mais elle permettra peut-être, avec la vaccination, de limiter la propagation de ces maladies à travers l’Europe si tout le monde prend les mesures suffisantes.
C’est encore un nouveau défi pour les éleveurs, qui le relèveront, c’est sûr, avec persévérance et ingéniosité, pour leur sécurité et le bien être de leurs animaux.
Un grand merci à Sebastien KNOCKAERT pour la richesse de son travail et la valeur qu'il apporte à nos lecteurs. Ses connaissances approfondies et ses conseils éclairés sont essentiels pour ceux qui souhaitent améliorer la gestion des insectes vecteurs de maladies.
Vous pouvez retrouver les actualités de sebastien en suivant ce lien :

Comments