Témoignage – GAEC Pingeot : Du pâturage tournant au Techno Grazing, une marche vers l'efficacité
- Thomas MAUGER
- il y a 4 jours
- 3 min de lecture
Nous sommes le GAEC Pingeot, situé à Saint-Martin-du-Tartre (71), au cœur de la Bourgogne. Notre troupeau est composé de 90 vaches charolaises en système naisseur-engraisseur, avec des génisses et des bœufs finis à 3 ans. Nous travaillons 340 hectares : 150 de prairies naturelles, 185 de terres labourables (dont 25 ha de luzerne et 10 ha de prairies temporaires) et 6 ha de vignes, le tout en agriculture biologique.
Depuis 2022, nous avons amorcé une transition vers un système de Techno Grazing, d’abord sur un premier îlot avec des vaches suitées. En 2023, deux nouveaux îlots ont suivi. D’ici 2026, deux autres passeront à leur tour en Techno, à la place du pâturage paddock classique.

Une transition motivée par la performance
Jusqu’ici, notre pâturage reposait sur un système tournant assez extensif : une parcelle pour une dizaine de jours, voire un accès libre. Mais avec les sécheresses estivales de plus en plus fréquentes, nous avions besoin de sécuriser le bilan fourrager et mieux gérer notre stock sur pied.
Le Techno Grazing s’est imposé comme une évidence : pour augmenter la productivité des prairies, garder du vert plus longtemps, et faire face aux pics de besoins estivaux.
Des aménagements adaptés au terrain
Le passage en Techno Grazing a nécessité une réorganisation du parcellaire, en s’appuyant sur des couloirs de pâturage dont la largeur varie de 80 à 120 mètres selon le relief, la taille des parcelles, les accès à l’eau, et le type de lot à gérer.
Les clôtures sont en high tensile avec des piquets en fibre. Le couloir est fixe, et les paddocks sont découpés avec un fil avant et un fil arrière, gérés avec enrouleurs démultipliés. L’eau est fournie par un réseau fixe, avec des bacs béton bien positionnés.
Nous avons géré cette mise en place avec l’aide de Thomas d'Opti'Pâture pour la structure. Cela nous a permis d’éviter les erreurs de conception. Depuis, nous bénéficions de conseils ponctuels en présentiel ou à distance, avec un point d’étape prévu à 3 ans pour affiner encore le système.

Des effets visibles sur les prairies, les animaux et le travail
Le premier effet visible est la production d’herbe, nettement améliorée. Cette dynamique nous permet de mieux encaisser les coups de sec, mais aussi de produire plus d’animaux à surface équivalente.
Côté animaux, le changement de comportement est spectaculaire : plus calmes, plus dociles, plus faciles à manipuler et à déplacer. Le gain de temps et la réduction du stress dans les déplacements sont très appréciables, au quotidien.
On valorise mieux chaque parcelle, sans perte, et le confort de travail s’en ressent.
Des conseils pour ceux qui hésitent
La principale erreur serait de penser que le Techno Grazing n’est « pas faisable chez soi ». C’est une idée reçue. Ce système s’adapte si on accepte de remettre en question ses habitudes et si on s’entoure des bonnes personnes pour le concevoir.
Notre conseil : commencer avec un lot, sur un îlot pilote. Les résultats sont visibles rapidement, et convaincants. Une fois qu’on y a goûté, difficile de revenir en arrière.
"Essayer, c’est l’adopter"
Ce système a changé notre manière de voir le pâturage. Plus de rendement, plus de sérénité, des animaux plus faciles, un meilleur confort de travail : tous les voyants sont au vert.
Alors à ceux qui hésitent : essayez. Vous verrez.

Comments